André Malraux, à Bangui (République centrafricaine), le 13 août 1960
«Monsieur le Président, Excellence, Citoyens de la République centrafricaine. Voici donc que ce jour de fraternité s’achève et devient l’histoire. Bientôt va s’élever la salve solennelle qui salue l’indépendance des peuples et qui retentira dans la mémoire de vos enfants comme celle qui saluait jadis la descente des rois.
Nuit d’autant plus émouvante pour nous que le destin de l’Afrique équatoriale d’hier et celui de la France libre se sont accomplis côte à côte. Quelles qu’aient été dans le monde entier et pendant tant d’années les conditions de l’histoire, la France peut être fière au moins de cette nuit.
Pour vous, pour nous, pour le monde, elle couronne nos rendez-vous de l’espoir et de la liberté. En un temps où l’appel à la liberté a si souvent la couleur du sang, .... salut jeune République dont la joie est la nôtre ! Voici l’indépendance de la République centrafricaine et le drapeau vivant de la Communauté !»