Centrafricaines, centrafricains, ensemble, il est grand temps de rallumer les étoiles !

Publié le par CENTRAFRIQUENLIGNE

 

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A l'occasion des fêtes de fin d'année, la rédaction de Centrafrique En Ligne publie un message d'unité et d'espoir pour notre pays... Joyeux Noël à tous !

 

A l’heure actuelle, les centrafricaines et les centrafricains sont profondément divisés. Trop souvent, la haine et le rejet de l’autre ont pris le pas sur la compassion et la fraternité. Trop souvent, les ténèbres de la violence et la barbarie ont abhorré la douce lumière de la paix des terres fertiles bordant le fleuve Oubangui. Il y a quelques semaines encore, au nord de la République Centrafricaine, des hommes sans foi ni loi terrorisaient les innocents civils de la ville de Birao et les dépouillaient de leurs biens déjà si maigres. A l’est, depuis plusieurs mois, les fanatiques ougandais de la LRA ne cessent de harceler les populations du Mbomou et du Haut-Mbomou, enlevant les fillettes de notre patrie pour en faire des esclaves sexuelles. Enfin, dans tout le pays comme à l’étranger, les fils et les filles de la nation centrafricaine ne peuvent s’empêcher de s’invectiver avec vigueur, métamorphosant le débat politique en un terrain d’affrontement empreint de coups bas, de petites mesquineries et de grandes trahisons. Cela ne peut plus durer. Cela ne doit plus durer.

Pendant trop d’années, nos enfants ont appris la guerre, ils doivent maintenant apprendre la paix. Pour cela, il nous faut former les masses, les éduquer aux valeurs fondamentales que sont la liberté, la tolérance et le respect d’autrui qui, trop longtemps, ont été bafouées par les régimes successifs jusqu’à il y a quelques années de cela. Les passions bellicistes, il nous faut les abhorrer, les éradiquer de nos comportements et mêmes de nos mémoires. Nous devons tirer les enseignements de l’échec des alternances passées et ne pas retomber dans les travers des divisions ethniques et des déchirements politiques qui nous conduiraient tout droit au chaos. La raison doit impérativement triompher des emportements de la « politique politicienne » si nous voulons continuer à fonder une société nouvelle, pacifiée et démocratique. Pour les décennies à venir, il nous faudra toujours préférer les bulletins de vote aux balles de fusils, les urnes aux lourdes kalachnikovs, les isoloirs aux voitures blindées et ne jamais dénigrer les bonnes volontés qui s’efforcent de pacifier la République Centrafricaine depuis 2003.

Ensemble, tous ensemble, faisons que demain, la République Centrafricaine soit une terre d’où seront définitivement bannis les termes de sous-développement et de conflit. Bâtissons une nation où couleront le lait et le miel, où les seuls diktats tolérés seront ceux de la félicité et de la fraternité.  Nous aussi, nous avons le droit de faire un rêve. Le rêve d'un pays désenclavé avec des aéroports, des voies ferrées, des routes, des hôpitaux, des écoles, enfin engagé sur la voie du développement accéléré, comme l’a affirmé récemment le président Bozizé à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Le rêve ensuite d’un Etat fort et indépendant se reposant sur une administration décentralisée et un territoire pacifié, en mesure d’organiser des élections enfin débarrassées de la gangrène des reports multiples. Le rêve enfin d'une nation où la devise du "Zo Kwe Zo" sera pleinement mise en action, où chacun pourra vivre avec dignité et en toute sécurité. Mais ce rêve, le gouvernement ne pourra le réaliser seul. Il lui faudra l’appui de tous les centrafricains désireux de donner à leur pays la chance de prospérer. Malheureusement, si certains citoyens ou mercenaires étrangers persistent à engoncer leur patrie dans les affres de la division et du ressentiment, ce rêve ne restera qu’une chimère, un mirage à l’infini des étoiles.  Centrafricaines, centrafricains, ne nous laissons pas décourager, unissons-nous dès maintenant pour concrétiser nos rêves car nous avons déjà assez perdus de temps : ensemble, comme l’écrivait le poète Apollinaire, le moment est venu de rallumer les étoiles !

 

Robert Wali

Rédaction Centrafrique En Ligne

 

Publié dans EDITORIAL

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